Compte-rendu du déjeuner littéraire du 31 mars 2019 avec Madame Hoai Huong NGUYEN à Arras.

En ce jour de printemps, nous avons le grand plaisir de recevoir Madame Hoai Huong NGUYEN, qui nous présente son roman « Sous le ciel qui brûle » paru en 2017 aux Editions Vivane Hamy.

Cet ouvrage a reçu en 2018 le prix littéraire de La Renaissance Française.

Le Prix littéraire de La Renaissance Française fut créé en 2015, à l’occasion du centenaire de l’institution, il couronne une œuvre écrite en français (roman, nouvelles, œuvre poétique, récit) d’un auteur dont le français n’est pas la langue maternelle. Le prix est décerné chaque année au mois de décembre dans les salons du restaurant « Les Editeurs » à Paris.

Madame Hoai Huong Nguyen est née en 1976 en France de parents vietnamiens. Son prénom signifie « Se souvenir du pays » en référence au déracinement de sa famille. De langue maternelle vietnamienne, elle a appris le français en allant à l’école. Détentrice d’un doctorat de lettres modernes portant sur « L’eau dans la poésie de Paul Claudel et celle de poètes chinois et japonais », elle a déjà publié deux recueils de poésie : Parfums et Déserts. Elle enseigne actuellement la communication au sein d’un IUT.

Son premier roman, « L’ombre douce » a été salué par les Prix Marguerite Audoux, le Prix Première-RTBF, le Prix du Salon du Livre de Genève, le Prix Lire Élire – Bibliothèques pour tous Nord Flandre, le Prix littéraire Asie de l’Adelf et le Prix du premier roman de Sablet. « Sous le ciel qui brûle », paru en 2017, est une ode bouleversante à la langue française et à la puissance vitale et régénératrice des mots.

Madame Hoai Huong a été très touchée et très honorée de recevoir ce prix.

En ce jour de mars 1975, Tûan marche dans la forêt de Chantilly, il cherche les premières jonquilles et se remémore son enfance et sa jeunesse au Vietnam dans les atrocités de la guerre de ce pays déchiré. Les fantômes du passé se révèlent particulièrement douloureux. Il nous emmène avec lui dans son village natal, au sein de sa famille qui vit unie, sous la protection des dieux et l’autorité bienveillante du grand-père. Le plaqueminier au centre du jardin (un arbre à kaki) est le symbole de cette présence positive des esprits familiers. Après l’assassinat de ses parents, l’adolescent poursuit ses études, axées sur le français, une langue (celle des colonisateurs) dont il est tombé amoureux au travers de la littérature et de la poésie plus particulièrement celle de Gérard de Nerval. Cette langue dont il apprécie tant la musique est aussi celle des lumières.

Les mots des poètes l’accompagnent, des mots qui, tout au long de son existence, l’ont aidé à traverser le deuil, la séparation, la violence et dont il recherche toujours les meilleurs accords rimés, en quête d’une improbable résilience.

L’auteur évoque des événements déchirants avec une infinie délicatesse, une écriture soignée sans aucun mot qui pourrait susciter l’angoisse, la nature et sa beauté toujours présente au sein de ce récit, nous rappelle que de la tragédie peut renaître le printemps et la vie.

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