C’est avec plaisir que nous nous sommes retrouvés, toujours masqués, au Musée des Beaux-Arts d’Arras pour découvrir l’exposition temporaire sur Marguerite Burnat Provins.Nous sommes accueillis et guidés par Mme Virginie Dewisme, responsable du service des publics au Musée d’Arras.
Artiste peu connue dans notre ville, Marguerite Provins est pourtant une enfant du pays, elle nait à Arras le 26 juin 1872. Elle est l’ainée de sept frères et sœurs au sein d’une famille aisée et cultivée. Encouragée par son père, elle s’investit très tôt dans l’écriture et la peinture, puis accomplit des études artistiques à Paris à partir de 1891 à l’Académie Julian, elle achève sa formation en 1896 à l’École des Beaux-Arts, lorsqu’enfin en est levée l’interdiction aux femmes.
En 1896, elle épouse Adolphe Burnat, un architecte suisse. Le couple s’établit à Vevey. Mais, très vite, Marguerite s’ennuie, elle a besoin d’activités culturelles, c’est un esprit libre. Elle donne des cours de dessins, réalise des peintures, des croquis pour des broderies et dentelles et poursuit plusieurs projets littéraires.
En 1903, elle publie son premier livre, Petits Tableaux valaisans. L’ouvrage, salué dans le monde des imprimeurs comme le triomphe de la typographie suisse, contient 130 aquarelles gravées sur bois et imprimées en 260 tons différents. Quatre ouvrages suivront « Heures d’automne » (1904), « Chansons rustiques » (1905), « Le Chant du verdier » (1906), « Sous les noyers » (1907).
Elle excelle également dans l’art de l’affiche
Le 17 mars 1905, l’article intitulé « Les Cancers » paraît dans la Gazette de Lausanne. Signé de Marguerite Burnat-Provins, il s’insurge contre les projets d’aménagement du territoire qui viendraient dévisager les paysages suisses tant aimés et appelle à la constitution d’une association de défense du patrimoine qu’elle nomme « Ligue pour la beauté ».
Le scandale éclate quand, en été 1906, Marguerite Burnat-Provins séduit un jeune ingénieur Paul de Kalbermatten, issu d’une des meilleures familles de Sion. Mais c’est surtout « Le Livre pour Toi », qui la fait connaître, en France notamment. Ecrits pour Paul, ces poèmes en prose exaltent la passion et le corps de l’amant.
Elle épousera Paul en 1910, après avoir divorcé d’Adolphe en 1908.
Le couple est installé à Bayonne lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Paul est mobilisé en Suisse et Marguerite reste en France. Rongée par la maladie elle est de plus en plus en proie à des angoisses morbides et le choc provoqué par le conflit est immense et donne naissance à une série d’œuvres picturales inédites, intitulée « Ma ville ». Exécutées sous dictée et sans volonté créatrice autonome alors qu’elle est en proie à des hallucinations, ces compositions sont peuplées de personnages imaginaires, parfois hybrides mi-humains, mi-animaux.
Œuvre phare de ce dernier volet de son activité créatrice qui intéressera le milieu psychiatrique.
Elle décède à Grasse le 20 novembre 1952.
Ecrivaine, poétesse, peintre et dessinatrice. Un esprit libre, une âme vagabonde, complexe et insaisissable.
Nous remercions Mme Dewisme, pour cette visite très intéressante, Zoya Arrignon lui offre le prix littéraire 2020 de la Renaissance Française (La chute de la Maison Whyte par Katerina Autet).
Nous terminons l’après-midi autour du verre de l’amitié à l’Office Culturel d’Arras.
ACTUALITES
Cérémonie au Panthéon Dans le cadre du 3ième anniversaire de l’entrée au Panthéon de Simone Veil, il s’est tenu, le 1er juillet 2021, une cérémonie, hommage à cette grande Dame, en présence de ses fils. Une délégation de la Renaissance Française a déposé une gerbe de roses « Simone Veil ».
DATE A RETENIR
- le jeudi 16 septembre 2021, déjeuner littéraire avec Olga LOSSKY pour son roman ” Risque zéro” paru aux éditions Denoël en 2019,
- le lundi 4 octobre 2021, sortie dans le Cambrésis, visite des Bêtises de Cambrai Despinoy et du Musée Matisse au Cateau Cambresis, déjeuner au Cateau (sortie déjà reporté 2 fois)
- le mercredi 24 novembre 2021, (exceptionnellement un mercredi) déjeuner littéraire avec Marie-Hélène LAFON pour son roman “Histoire du Fils”, aux éditions Buchet/Castel, Prix Renaudot 2020.
Visite de l’exposition “Marguerite BURNAT-PROVINS” le 15 juillet 2021. Version PDF