Commonwealth War Graves Commission Experience est le centre d’interprétation qui nous permet de découvrir les coulisses du travail de la Commonwealth War Graves Commission (CWGC) la commission des sépultures de guerre du Commonwealth.
Ce centre d’interprétation à Beaurains, contiguë aux ateliers et bureaux de la CWGC a été inauguré en juin 2019 par la Princesse Anne d’Angleterre.
La CWGC a été créée en 1917 par Charte Royale, c’est une organisation mondiale, financée par 6 pays du Commonwealth (Royaume Uni, Canada, Australie, Nouvelle Zélande, Inde, Afrique du Sud) qui s’occupe des sépultures de guerre, de 23 000 emplacements (cimetières et mémoriaux) dans plus de 150 pays et territoires. Elle commémore près de 1.7 millions de personnes soldats et personnels militaires, hommes et femmes, tombés au cours des 2 guerres mondiales, sur des sites militaires et civils à travers le monde. Contrairement aux militaires français et allemands, les militaires du Commonwealth sont enterrés là où ils sont tombés.
Cette organisation compte 1300 salariés multinationaux et multilingues, majoritairement des jardiniers et des tailleurs de pierre, répartis dans le monde entier.
Ainsi, nous découvrons l’unité de production de stèles, taillées principalement à Beaurains, puis expédiées dans le monde entier. Elles peuvent avoir une forme et un positionnement différent suivant le climat et le sol des pays où elles sont implantées. Les stèles et leur gravure se dégradent avec le temps. Elles sont vérifiées régulièrement, il faut que les détails inscrits demeurent lisibles. Elles ne sont pas remplacées systématiquement mais peuvent être regravées. Elles ont les mêmes caractéristiques pour chacun, l’insigne régimentaire, le nom, le numéro de matricule, le grade et le régiment, la date de la mort et l’âge, un élément marquant la religion et une phrase choisie par la famille.
Pour les militaires dont l’identification était impossible,
ici on peut lire :
An Australian Airman of the 1939/1945 war – A pilot officer
Pour les militaires inconnus la croix est systématiquement gravée. Know unto God – Connu de Dieu
Les unités de menuiserie et de ferronnerie entretiennent tous les éléments bois et métaux qui doivent être en parfait état, les portails, les bancs, les boites à registres, etc…Et tous les panneaux signalétiques de la CWGC, ces panneaux sur fond vert qui ponctuent notamment la campagne de notre région pour indiquer les cimetières et mémoriaux, sont fabriqués à Beaurains.
L’horticulture tient une place prépondérante dans l’entretien des cimetières et mémoriaux. 800 jardiniers dans le monde et 260 en France. 80 sortes de tondeuses différentes et des coupes bordures spécifiques conçus par les jardiniers eux- mêmes.
L’intention des concepteurs de ces lieux, qui se sont notamment inspirés du travail de l’horticultrice et paysagiste anglaise Gertrude Jekyll, était de reproduire l’esprit du jardin anglais.
Exhumation et inhumation
On retrouve chaque année de nouveaux ossements liés aux deux conflits mondiaux. Ça peut être dans le champ d’un agriculteur ou pendant des travaux. De nombreux restes humains ont, par exemple, été trouvés récemment à l’occasion de la construction d’un nouvel hôpital près de Lens. Dans ces circonstances, les anthropologues de la CWGC sont sollicités pour identifier les corps, en étudiant notamment les objets qui ont été retrouvés à proximité et les registres de déplacement des troupes. Ces enquêtes n’aboutissent pas toujours, mais lorsqu’un corps est identifié, la famille est contactée et une inhumation et une cérémonie militaire à lieu.
Des nouvelles sépultures sont installées dans les cimetières existants ou, si besoin, des extensions sont construites.
On estime qu’il resterait 100 000 corps non exhumés ou non identifiés dans les Hauts-de-France suite aux deux guerres mondiales. Des fantômes errants, qui attendent de reposer en paix.
« Their Name liveth for Evermore » Leur Nom Vivra à Jamais*
Après cette visite, nous aurons une approche différente sur ces cimetières et mémoriaux du Commonwealth, qui font tellement partie de notre paysage quotidien, que nous n’y prêtons même plus attention.
Nous remercions Pascale et Gérard de Loriol, qui nous ont reçus chez eux, à l’issue de cette visite, autour d’un goûter réconfortant.
